Le tissu
Le tissu est constitué de fils qui se croisent à angle droit.
Lors de la découpe, il faut veiller à respecter le droit fil pour permettre des assemblages qui ne se déformeront pas avec la pression du vent.
Sur les plans, le droit fil est représenté en général par le symbole suivant :
Si l'on applique une traction verticalement ou horizontalement sur le symbole ci-dessus, il n'y a pratiquement pas de déformation, c'est le droit fil.
Par contre en appliquant une traction dans les angles opposés nous provoquons une importante déformation.
Celle-ci pourrait modifier sensiblement les caractéristiques de vol d'un cerf-volant, voir à le rendre totalement inutilisable.
Il existe différents matériaux ( coton, tergal, nylon, polyester) utilisables pour la fabrication des cerfs-volants. En dehors du papier bien entendu.
Le coton et le tergal seront réservés à la fabrication des cerfs-volants pour le gros vent, en effet la porosité du tissu est bien adaptée à ces conditions. À utiliser notamment pour la reproduction des cerfs-volants anciens.
Le nylon et le polyester seront utilisés pour la fabrication des cerfs-volants pilotables ainsi que des cerfs-volants statiques de petit et moyen vent.
La doublure (nylon en général) est très difficile à utiliser, car droit fil ou pas droit fil, elle subit des déformations extrêmes.
Nous utilisons essentiellement de la toile de spinnaker (polyamide ou nylon) pour l'ensemble de nos réalisations, à l'exception des petits cerfs-volants de combat qui sont fabriqués en papier.
Nous avons quelques réalisations en TYVEK (papier dit indéchirable) fabriqué par DuPont. Il est à noter que cette matière est utilisée dans la construction des bâtiments, la fabrication d'enveloppe et les combinaisons de protection.
Pour les renforts sur la voilure du cerf-volant nous utilisons du dacron ou de la sangle (type ceinture de sécurité de voiture).
Tous les matériaux synthétiques (nylon, polyester) seront découpés avec un fer à souder équipé d'une large panne bien affûtée. Cela permet de souder la ligne de découpe, et ainsi d'éviter au tissu de s'effilocher.
La toile de spinnaker est glissante, aussi pour maintenir les pièces de tissus lors du passage à la machine à coudre, il est nécessaire de les fixer ensemble avec des aiguilles. L'usage des adhésifs peut être envisagé, mais en général cela encrasse l'aiguille et provoque des ruptures du fil de couture.
Il est possible avec un fer à souder équipé d'une panne pointue, de piquer régulièrement le tissu en suivant la future ligne de couture afin de provoquer la soudure des deux pièces, et ainsi de les maintenir ensemble.
ATTENTION : Nous avons une mauvaise expérience de l'usage de colle pour préfixer la toile de spinnaker. En effet il y a quelques années, à nos débuts de fabrication, nous avons appliqué sur plusieurs de nos réalisations de la colle type contact (NÉOPRÈNE). Le problème c'est que cette colle réagit aux UV et après quelques mois d'utilisation des cerfs-volants ainsi réalisés, des taches brunes sont apparues, et il est impossible de les supprimer.
Le point droit et le point zigzag
Le point droit, facile à coudre et assez facile à découdre.
Je l'utilise pour assembler deux pièces avant de rabattre et d'appliquer une couture en zigzag (simple ou trois-points)
Le point zigzag appliqué pour maintenir la partie rabattue est assez facile à coudre et très facile à découdre, notamment avec un petit article de couturière.
Le "DECOUFIL"
Le point droit et le point zigzag piqué (zigzag trois-points)
Pour l'assemblage des différentes pièces de tissu, ma préférence va vers le point zigzag piqué (ou zigzag trois-points). B(éatrice) n'est pas vraiment d'accord avec moi, car lorsqu'il faut découdre, c'est elle qui s'en charge et ce n'est pas de la tarte.
Si on laisse un espace plus important entre le bord du tissu et la couture point droit, il est alors possible de réaliser un double rabat (couture anglaise) avant de terminer avec un zigzag ou zigzag piqué. Le résultat d'une telle couture est une belle finition.
Le double rabat apporte une plus grande rigidité de l'assemblage, et le risque de voir le tissu s'effilocher est nul. Le double rabat n'est possible que lors d'assemblage en ligne droite, sur des courbes c'est assez difficile, surtout si celles-ci sont assez prononcées.
Le point zigzag piqué (ou zigzag trois-points) est assez facile à réaliser, si votre machine le permet, par contre à découdre !!!!!! il vaut mieux éviter les erreurs. C'est le point qui apporte la meilleure répartition des efforts sur le tissu.
Exemple d'application avec deux lignes de couture zigzag piqué.
Il s'agit d'un point qui ressemble à celui de la broderie des écussons en tissu. Je l'utilise dans des cas exceptionnels, lorsque la finition du cerf-volant doit être impeccable. C'est pour mon plaisir personnel, car lorsque l'appareil est à quelques mètres d'altitude, les gens pensent que c'est une peinture.
Une première couture en léger zigzag permet le positionnement des morceaux de tissu et ensuite un deuxième passage est réalisé avec le point bourdon. En général, il faut changer le pied de la machine à coudre et le remplacer par un modèle qui dispose d'une gorge pour permettre le passage de la surépaisseur de la couture.
Une fois terminé, j'utilise un ciseau à broder pour découper le tissu sur l'envers. Ce point est un tueur de moteurs de machine à coudre, il est nécessaire de faire de fréquentes pauses.
A
gauche l'endroit et à droite l'envers
Cerf-volant ROKKAKU
Nom : JIMI
Hauteur 315 cm Largeur 204 cm Poids 1060 grs
Toile de spinnaker et structure fibre de verre
Réalisé en février 1997
Ce cerf-volant a été réalisé avec cette technique, 5 000 mètres de fil et 52 heures de couture pour le point bourdon.
Photos BDC HENRI.